28 août 2000: remise de ses Lettres de créance au Président de la Confédération, Adolf OGI, par le nouvel Ambassadeur de France.

De l'année 2000, je retiendrai trois développements particulièrement significatifs:

• l'approbation par le peuple suisse, à une très forte majorité (67,2 %), des accords bilatéraux conclus entre l'Union Européenne et la Suisse, ce au terme d'un referendum qui avait été lancé contre ces accords. C'est le gage de l'ancrage de la Suisse dans son environnement européen et la voie ouverte à un renforcement des relations avec l'Union Européenne.

• l'intervention, à l'occasion du Sommet du Millénaire, et pour la première fois dans l'Histoire, d'un Président de la Confédération suisse devant l'Assemblée générale des Nations Unies à New York et la contribution apportée à cette occasion à la réflexion en cours sur l'organisation du système international. C'est la manifestation d'une volonté de la Suisse - et la France ne peut que s'en réjouir - de participer davantage à la gestion des affaires internationales.

• le rejet à une très forte majorité (63,7 % des votants) d'une initiative populaire qui visait à ramener à 18 % de la population le nombre maximum d'étrangers en Suisse. C'est l'illustration exemplaire d'une détermination à préserver la tradition d'accueil, caractéristique de l'Histoire de ce pays.

Que peut-il advenir en 2001, première année du nouveau millénaire, dans les relations franco-suisses ?

• Français et Suisses, nous avons le français en partage. Nous savons que la langue, ce n'est pas seulement un outil de communication mais aussi la culture; que le plurilinguisme, c'est la richesse et l'avenir ; que l'uniformité, c'est l'appauvrissement. Travaillons donc ensemble à concilier mondialisation et maintien des identités.

• Autre domaine d'importance, celui des relations économiques et commerciales. En octobre 1998, lors de sa visite officielle en Suisse, le Président de la République française rappelait, à Zürich, devant la communauté d'affaires, que, pour que la France, la Suisse est un partenaire commercial majeur, que la France est loin d'avoir épuisé toutes les potentialités du marché suisse. Il invitait les uns et les autres à travailler plus étroitement ensemble. Cette invite conservera en 2001 toute son actualité.

• N'oublions pas enfin que la sécurité dans le monde d'aujourd'hui, c'est, certes, toujours la sécurité militaire (et la coopération franco-suisse dans ce domaine connaît de bons progrès) mais qu’elle passe aussi par une lutte résolue contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée, les trafics illicites de toute sorte. Ces fléaux prospèrent grâce au blanchiment de l'argent sale. Face à ces défis, il est impératif que nous poursuivions, de manière résolue, l'harmonisation de notre action.

Bonne et Heureuse Année 2001.

Régis de BELENET
Ambassadeur de France en Suisse