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1er trimestre 1999

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Retours postaux: JAB 1950 SION 1

Au plan de la politique intérieure française, l’Europe devient l’élément essentiel d’appréciation et de mutation. Les lignes de clivages se déplacent ou s’affadissent entre gauche et droite classiques. Une nouvelle donne s’esquisse, comportant une répartition des citoyens – électeurs, en trois catégories qui chevauchent les anciennes distinctions : les partisans d’une Europe supranationale, conforme au paradigme des pères fondateurs, ceux d’une Europe des nations, proche de la vision gaullienne et, à la marge, les extrémistes de tous bords, repliés sur un nationalisme étroit, qualifiés de souverainistes. Il est vraisemblable, pour l’avenir proche, qu’un regroupement des clans politiques traduira ce schéma dans les élections futures. Les divisions et controverses actuelles dans les anciennes formations politiques en sont les prémisses significatives.
Un phénomène semblable, il est vrai, de moindre intensité, se manifeste également en Suisse, atténué logiquement par la marginalité de ce pays par rapport à l’Union européenne .
Au plan de la politique internationale, cette évolution prend une toute autre dimension du fait de la multiplicité des acteurs et influences. L’impact des intérêts économiques, politiques et stratégiques joue un rôle prépondérant dans l’orientation et la finalité de la construction européenne. Le monde anglo-saxon, à la fois extérieur par les Etats Unis et intérieur, par la Grande-Bretagne, mais alliés pour la circonstance, voit d’un œil mitigé la naissance d’une Europe unifiée et préfère à cet objectif, une vaste zone de libre-échange. Toute l’activité diplomatique de ces puissances, au devant de la scène comme en coulisse, tend à freiner, sinon à empêcher la création d’une Europe homogène, c’est-à-dire d’une entité politique, militaire et économique de premier rang.
Il ne fait guère de doute que cette pesanteur a déjà produit des effets décisifs, dus à la politique d’élargissement et de dilution à laquelle les successeurs de Jean Monnet et de Robert Schumann se sont résignés.
Tandis que l’addition des intérêts économiques de ses membres culmine avec la création de l’euro, la mise sur orbite de l’Europe véritable paraît reportée aux calendes grecques.
On est couché à la façon de faire son lit.

Jean-Pierre FRANÇOIS